/Opinions eclairées

9 janvier 2024

En attendant une prochaine élection…

« En France, la majorité de la population ne cesse de s’appauvrir, mais pendant ce temps, le couple présidentiel se construit une piscine dans une résidence où il ne se rend que quelques jours par an, et dépense pour renouveler la vaisselle de son palais élyséen le prix d’une belle propriété pour qui n’appartient pas au sérail. » Ce passage de mon dernier roman n’a pas plu à tout le monde, comme je l’ai déjà noté dans un précédent article

Toujours à ce propos, une amie m’a écrit ceci : « La piscine : ce jouet occupe de plus en plus de jardins, même ici. Tous nos voisins en ont une, alors je ne vois rien à redire sur la piscine de Brégançon, d’autant que la piscine offre une once d’intimité. Porcelaine de Sèvres : cette commande d’état aurait eu l’avantage de donner un coup de pouce à une manufacture qui le mérite. Les visiteurs puissants de notre monde auraient peut-être acquis un service 96 pièces contemporain… pour être eux aussi à la mode. »

Comme précédemment, j’ai choisi de laisser à David le soin de répondre… et donc, voilà : 

« Chacun a le droit de faire ce qu’il veut de son argent, piscine, vaisselle, carrosses, voyages… rien à redire à cela. De SON argent. Mais en l’occurrence, il n’est nullement question de l’argent privé de qui que ce soit, mais bien d’argent public, ce qui est un registre complètement différent. 

Encore une fois, rien de personnel ici. Ne l’oublions pas, ce ne sont pas les hommes qui font les états, mais les états qui font les hommes d’état. Peu importe qui patauge dans la piscine ou casse les assiettes ; la piscine ou les assiettes, et tout ce qui constitue l’état, voilà le vrai problème.

Il faut bien qu’il y ait un état, croit tout un chacun. Et si c’était cela l’erreur ? J’ai consulté les archives des temps passés, et elles sont formelles : l’histoire sans états, 99,94 % de l’histoire humaine. 

Mais tant qu’il n’y avait pas d’états, les hommes courraient nus, affamés et malheureux sur une terre d’hostilité, rétorquerez-vous. Question : qu’en savez-vous ? Je n’en sais d’ailleurs pas réellement beaucoup plus, mais de là où je suis, je puis l’affirmer, ils allaient libres. Ce qui leur convenait le mieux. A eux, comme à moi. »

D’autres questions pour David ? Écrivez-moi ! 

Bormes les mimosas, janvier 2023

1 Commentaire

  1. Dominique Mandereau

    Analyse aussi juste que frappante !

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi

Logiciels incompatibles

Les personnes qui ont la religion de l’état (presque tout le monde) et les personnes qui ont la religion de la liberté (presque tout seul) ne doivent jamais essayer de dialoguer : deux...

« Nous n’irons plus au bois… »

En guise de préambule : Plusieurs accessoires auxquels j’ai définitivement renoncé, depuis très longtemps, car je n’ai jamais réussi à ne pas les perdre à peine achetés. Par exemple, chapeau,...

En toute impertinence !

La « loi de Parkinson » m’a mérité ce commentaire d’un (grand) ami : « À mon humble avis, il se constitue un état pour répondre au principe de subsidiarité : l’État fait ce que...