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4 mai 2024

Logiciels incompatibles

Les personnes qui ont la religion de l’état (presque tout le monde) et les personnes qui ont la religion de la liberté (presque tout seul) ne doivent jamais essayer de dialoguer : deux logiciels différents, pas de vocabulaire commun, aucun échange possible.

Par exemple : un budget, tout le monde le sait, ce sont des recettes et des dépenses. Quand ces dernières excèdent les précédentes, rien ne va plus, tôt ou tard, il faut corriger : augmenter les recettes et/ou réduire les dépenses.

Dans une telle situation, un individu, ou une entreprise privée montrent un réflexe primaire : tenter de tailler dans les dépenses. Bien sûr, il serait plus agréable d’augmenter les recettes. Mais en général, impossible en la circonstance, car pour espérer augmenter les recettes, d’une manière ou d’une autre, il faut investir, et pour investir, il faut des bénéfices…

Tailler dans les dépenses est donc la seule piste sérieusement envisageable, et très généralement, le chef d’entreprise taille d’abord dans les siennes : par exemple, il réduit son salaire, et souvent, ne se paye plus du tout, il revend sa voiture de fonction, supprime ses avantages… bien sûr, ça ne suffit pas, il lui faut demander à ses équipes de réduire la voilure à leur tour, mais il a commencé par donner l’exemple. Et ce qu’il demande à autrui sera toujours beaucoup moins que ce qu’il s’est imposé à soi-même.

Dans les mêmes circonstances un état (ou une entreprise publique, qui fonctionne sur le même modèle) a le réflexe opposé, parfaitement résumé par Emmanuel Macron, qui a montré une fois de plus, comme il était un véritable homme d’État : « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes. »

Et donc le remède… à Bruno de trouver, mais d’une façon ou d’une autre, plus de recettes, qui seront prises… dans nos poches.

Les dépenses, pas question d’y toucher. Les dépenses sociales, directement ou indirectement ? Bien sûr. Mais foin de naïveté, les dépenses sociales ne sont pas des dépenses de l’état. Ce sont des dépenses pour le seul profit des gens qui ne sont rien, et comme ils ne sont rien… leur restera toujours le loisir de rire gilet jaune. Et chef de l’état, ministres, députés, sénateurs, maires, fonctionnaires, associations, médias et tant de petits copains subventionnés… pas de soucis : dépenses pas excessives. Puisqu’on vous le dit.

Les personnes qui ont la religion de l’état (presque tout le monde) et les personnes qui ont la religion de la liberté (presque tout seul) ne doivent jamais essayer de dialoguer : deux logiciels différents, pas de vocabulaire commun, aucun échange possible.

En ce cas, pourquoi cet article ? Oui, c’est une bonne question, pourquoi cet article ? Qu’en pensez-vous ?

4 Commentaires

  1. Gisele

    Si je comprends aucune solution possible ! Même en descendant dans la rue ! Nous sommes de pauvres marionnettes de chiffon

    Réponse
    • Michel Georgel

      Peut-être bien, mais merci pour ton attention.

      Réponse
  2. Mandereau

    Mais les marionnettes peuvent faire frémir le marionnettiste… Et il serait temps car il n’est que trop vrai que les règles élémentaires du budget sont bafouées depuis trop longtemps !

    Réponse
    • Michel Georgel

      Merci pour ce commentaire, qui correspond tout à fait à mon avis !

      Réponse

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