/Opinions eclairées

2 décembre 2019

Les locomotives

Au train où vont les choses, il apparaît que la « réforme » des retraites va ressembler de plus en plus à une loterie où l’on comptera un nombre encore indéterminé de perdants, mais pas un seul gagnant…

Le rêve, en somme, de n’importe quel directeur de casino ! Pas de gagnant, sinon, bien sûr… le casino soi-même.

Beaucoup de perdants, donc, mais malgré tout, des perdants inégaux : on reste dans l’univers casino.

Qui va mériter le titre de plus gros perdant ? Pour le moment, c’est le seul suspens, et les jeux paraissent très ouverts.

Mais d’abord, répondre à cette question : pourquoi faut-il que globalement, tout le monde perde ? Parce que telle est la volonté macronienne, vous répondent les gens qui ont un mauvais esprit ou/et de mauvaises intentions.

Ridicule.

En réalité, c’est très injustement que l’on s’en prendrait au meilleur élève de son professeur de théâtre. Il n’y est pour rien, strictement pour rien. Il récite un texte qu’il a appris, mais qu’il n’a pas rédigé.

Ceux qui l’ont rédigé n’ont jamais été élus par personne — heureusement pour eux, personne n’aurait voté pour eux : nos princes de Bruxelles ! Oints du seigneur (mais on ne sait pas lequel), dans leur infinie sagesse, ils ont décidé, en toute non-connaissance de cause ! Les retraites en France sont trop élevées ! Il faut sérieusement raboter tout ça !

Et comme dans les faits, la France a fait le deuil de toute autorité nationale, il ne lui reste qu’à… obéir.

Et donc l’élève Macron n’a pas le choix. Comme il accumule les faux pas sur à peu près tous les sujets (endettement, 3 %, et tout le reste), il faut bien qu’il réussisse quelque chose quelque part, et les retraites, bon, ce n’est pas si mal.

Au début, ça paraissait simple. Gagné d’avance : pas juste, quelques minorités partent plus tôt, avec beaucoup plus de sous, pour un bonheur retraité beaucoup plus long ! On va voir ce qu’on va voir, on va corriger ça ! Il suffira de rameuter la masse majoritaire et brimée, pour que les minorités, la honte au front, se résolvent à rejoindre les rangs du commun des mortels.

Oui, mais voilà ! Macron (tout comme ses maîtres à Bruxelles) a oublié quelque chose, que tous les gens seulement un peu plus expérimentés que lui savent : que valent quelques millions d’usagers qui vont se trouver plus qu’enquiquinés, à partir du 5 décembre prochain, et cela pour une période à ce jour indéterminée, contre… des locomotives (de trains ou de métro) solidement immobilisées ? C’est simple : rien !

Et d’ailleurs, même s’il le savait, que pourrait faire Monsieur Macron ? Il ne peut pas dire à ses maîtres de Bruxelles : on ne peut pas faire cette réforme comme cela, les syndicats ne se laisseront pas faire ! Il va falloir qu’il le leur prouve. Et donc, nous allons (certainement) avoir à subir une épreuve de force plus ou moins longue et catastrophique pour tout le monde.

Ce qui est à craindre, bien sûr, c’est la victoire, pourtant vraisemblable, des locomotives. Parce que cette victoire ne changerait rien : Bruxelles continuerait d’ordonner que le coût global des retraites françaises diminue. Et ce qu’on n’aura pas pu prendre aux locomotives, on le prendra ailleurs. On a d’ailleurs en réalité déjà largement commencé. Les (déjà) retraités, les familles, les femmes seules, les paysans, les petits patrons, les commerçants, les classes pauvres et moyennes… ça fait beaucoup de monde, dites-vous ? Oui, mais tous ces gens partagent quelque chose : ils n’ont pas de locomotives.

Bien sûr, il y aurait d’autres solutions. On pourrait par exemple freiner l’immigration et l’aide aux immigrés clandestins ou non. Mais ça, ce n’est pas possible. Bruxelles ne veut pas.

On pourrait encore imaginer de réduire sérieusement l’affolant train de vie des hauts fonctionnaires et politiques, comme de leurs copains de la société de connivence, qui nous éreintent tous les jours un peu plus. Mais ça, c’est eux qui ne veulent pas.

En France, si tu n’as pas de locomotives, et si tu ne fais pas partie du sérail, c’est simple, tu payes. Et à compter du 5 décembre, tu vas commencer de payer sérieusement plus !

2 décembre 2019

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi

Psychopathes et pervers narcissiques au pouvoir…

Vous préférez écouter ? C’est Ici ! Coucou… je revoilà ! Il est mort, tant mieux ont pensé les uns, il est mort, tant pis ont déploré d’autres. Pas mort, mais pas vraiment vivant non...

Faillite de l’état, qui va payer ?

Nos finances par terreC’est la faute à Lemaire… Ben voyons ! Lemaire, tout occupé sans doute par sa (vieille) machine à écrire aurait négligé la calculette… Et donc, ni Lemaire, ni Macron n’auraient...

Aux lendemains qui chantent…

Si vous préférez écouter, c'est ici ! Ouf ! Me voilà enfin complètement rassuré ! Un peu partout, on l’entendait ruminer, la dette, la dette, le mur de la dette, la dette insurmontable......