Vous préférez écouter : https://youtu.be/fqy617JRJ-4
Réagissant à mon précédent billet, plusieurs personnes m’ont fait valoir que « le Panama n’était pas à un scandale près ».
Pourtant, mon billet ne faisait référence à aucune forme de scandale… Et quant aux scandales, faut-il rappeler que le premier d’entre eux n’avait rien de panaméen, mais qu’il était exclusivement français ?
Et pour la suite, sait-on bien que le scandale dit des « Panama Papers » ne concernait en rien le peuple panaméen, mais bien plutôt de vastes pans de l’oligarchie internationale ? À commencer par sa partie française ?

Mais revenons au canal, que Donald fait semblant de vouloir reprendre. Est-il exact de dire que les flots du canal ne ruissellent pas jusqu’aux classes les moins aisées, comme le défendent certains ? Je dois à la vérité de dire que l’impression extérieure n’est pas vraiment celle-là. Au Panama, les progrès, y compris au niveau des infrastructures, sont évidents et constants, et profitent, très naturellement, à tous.
Le fait que les ports aux extrémités du canal soient gérés par des Chinois semble effectivement aller contre la constitution du pays. Mais le règlement de ce litige passe par des négociations commerciales ou des démarches juridiques, pas par des moyens militaires. La question n’est donc pas là.

Donald ne veut pas réellement se fâcher avec Vladimir, car le problème des Américains n’est plus, et depuis longtemps, la Russie. Reste la question européenne. Mais les Européens sont les seuls à ne pas comprendre que l’Europe n’intéresse plus personne. Pratiquement pas de matières premières, des énergies jusqu’à trois fois, quatre fois plus chères que partout ailleurs, un tissu industriel profondément délabré, des législations sociales en parfaite inadéquation avec les ressources réelles, des flux migratoires violents et totalement incontrôlés et incontrôlables… Qui voudrait encore attaquer ou défendre l’Europe ?
Pas de matières premières ? En réalité, il y en a, par exemple du lithium en France. Mais pour la France, peut-être du lithium, en revanche, prouvé et évident, de puissants réseaux écologistes, parfaitement incompatibles. D’autres minerais rares sur les frontières de l’est, notamment en Ukraine, fortement lorgnés les Américains. Mais l’Europe ayant soufflé à Zélensky qu’elle s’occuperait des minerais ukrainiens aussi bien ou mieux que les Américains, celui-ci s’est rendu à Washington avec l’intention bien arrêtée de ne signer aucun accord, ce qu’il a d’ailleurs brillamment réussi.

Une majorité des ports de guerre américains se trouve sur la façade atlantique du pays. Mais le centre de gravité du monde est désormais définitivement installé du côté des façades pacifiques. Avec en point de mire, l’île de Taïwan. En cas de conflit à propos de Taïwan, les bateaux de guerre américains aujourd’hui à l’est des États-Unis (Atlantique, Méditerranée) devront rallier les eaux pacifiques le plus rapidement possible. À l’exception des porte-avions, tous ces navires transiteront donc par le canal et le moindre empêchement à cet endroit pourrait avoir les pires conséquences, cela tombe sous le sens. Voilà qui donne tout leur sens aux propos de Donald, n’est-ce pas ?

Question connexe : à l’exception des porte-avions, pourquoi ? Trop larges, trop de tirant d’eau ? Pas du tout. Mais les onze porte-avions de la marine américaine présentent tous trop… de tirant d’air : aucun ne passe sous le « Pont des Amériques », à l’extrémité pacifique du canal, ils sont tous trop hauts. Ces monstres guerriers ne pourront éviter le « grand tour ».
Avec tout de même, pour finir, une question impertinente : que peut réellement un porte- avions contre un missile hypersonique ?
Extraite d’un WHO’S WHO de la sympathie véritable (sans doute encore à paraître),
cette très « hugolienne » notice biographique qui vous concerne en partie :
« GEORGEL : nom générique d’une famille de plume dont les membres ne se succèdent
que de grand-père en petit-fils. Citons leur unique ouvrage en commun (plusieurs
fois remanié au fil du temps et à tour de rôle) : « L’Art d’être grand-clerc ».
Pour faire bon poids, joignons-y un portrait, tout en nuances, de l’actuel occupant de la Maison Blanche :
« Au porte à porte, et faisant le tour du propriétaire, c’est un éboueur volontaire ;
mais, au restaurant où tout s’emporte et entraperçue par une fenêtre écartée,
c’est une friteuse à volonté ! »
Voilà, en résumé et avec ma bénédiction à sec,
tout le mal que j’avais à vous dire… en ce très beau dimanche de mars !
Et c’est signé : « Un ribouldingue de Dordogne ! »