Sur la route des myosotis, nouvel extrait !
Résumé des extraits précédents :
Méline a offert le gîte à un navigateur épuisé. Le lendemain, le navigateur a récupéré, et se fait raconter les
secrets de l’île où il vient d’accoster…
Vous préférez écouter ? Découvrez l’audio !
Le texte :

— L’île, comme tant d’autres, était beaucoup plus habitée au siècle passé, chaque coin de terre mis en jardin,ou en pâture pour quelques moutons. Le problème est que ce genre de terrain, quand il n’est plus entretenu se trouve rapidement envahi de ronces épaisses, impénétrables, impossibles à éliminer. Un peu grâce à l’association, les autorités rémunèrent au moins une personne, que tout le monde ici appelle le paysan, parce qu’il est équipé d’un vieux tracteur hors d’âge, mais qui résiste à peu près au vent comme au sel. Ainsi les
chemins sont-ils entretenus, comme une partie de la lande.
— Ce monsieur que vous appelez le paysan habite l’île de manière permanente ?

— Non, il effectue des séjours d’une ou deux semaines, pendant la belle saison. Je ne sais même pas quelle est son activité sur le continent. Ici, il a une chambre au dernier étage de l’auberge. Pour l’auberge, c’est un investissement : tant qu’il reste des chemins et des paysages entretenus pour s’y promener, il vient quelques touristes, et donc quelques clients. Certaines îles, même plus grandes que celle-ci, sont aujourd’hui totalement inhabitées, et personne ne s’y rend jamais, sauf pour quelques heures et quelques pas, les équipages de voiliers qui viennent y mouiller en été. Le paysan, un investissement pour l’auberge, mais les mauvaises langues disent que là n’est pas l’essentiel.

— L’essentiel ?
Dans un éclat de rire, Méline répond :
— Le paysan ne dormirait pas seul dans sa chambre, la patronne l’y rejoindrait le plus souvent.
— Elle n’a pas de mari ?
— S’il en existe un, celui-ci ne vit pas sur l’île. Mais bon, tout cela n’est peut-être que commérages.
— Il me semble parfois entendre comme des bêlements ?
— Oui, l’association a financé l’implantation d’un petit troupeau de moutons, qui semblent se porter plutôt bien, et participent à l’entretien des sols. Les moutons vont et viennent en complète liberté, et ce qui est étonnant, c’est qu’ils ne deviennent pas du tout sauvages, ils sont même souvent plutôt familiers.

— Et pour l’eau ?
— Tant que l’herbe est bien verte, les moutons ne boivent pas, ou très peu. Cependant, l’association s’occupe de maintenir plusieurs points d’eau. Elle fait aussi venir, une fois par an, des spécialistes pour tondre les toisons et soigner les pieds. C’est le seul moment où ces animaux sont un peu contraints, car il faut les rabattre dans un enclos prévu pour cela. Courir derrière les moutons, les prendre un par un, une belle journée de travail d’équipe pour les bénévoles de l’association, auxquels se joignent des sympathisants, comme moi par exemple. L’occasion d’une joyeuse fête en soirée, au bord de la grève, feux de joie, chants et festin ! Il y a aussi quelques bouteilles partagées, en partie payées par le goémon.

— Le goémon ?
— Cela aussi, une histoire très ancienne. Du temps que l’île était réellement habitée, tout était bon pour ne pas mourir de faim, et l’on récoltait le goémon de l’île, d’un bout à l’autre de l’année, enfin presque : on ne récolte pas pendant les tempêtes d’hiver, pas plus hier, qu’aujourd’hui. De l’engrais pour les sols, de la nourriture pour les animaux, mais aussi des occasions de ventes vers le continent.
Prochainement : Méline et Paul, une histoire à poursuivre… si vous le voulez !

Sur la route des myosotis
De Michel Georgel
En savoir plus sur ce roman, se le procurer version brochée ou numérique :
https://librairie.audreco.com/book/sur-la-route-des-myosositis
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