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19 juillet 2025

Roman « Sur la route des myosotis », extrait n°3

Pour vous donner envie de lire, ou de raviver des souvenirs, nouvel extrait de « Sur la route de myosotis » !

Visionner la vidéo ci-dessous :

Ou lire ci-après :


« Le temps est magnifique, ce qui n’est pas si fréquent dans l’île. D’autant plus remarquable que toutes les informations en provenance du continent y annoncent des cieux fortement maussades. On est presque à l’étale d’une basse mer de grande marée : la grève paraît n’en plus finir. Le spectacle est seulement grandiose. 

Peu à peu, l’œil s’habitue à l’éclairage, découvre des détails qu’il ne voyait pas d’abord. Sur la grève éparpillée de rochers, de flaques et d’étroites parties de sable, des silhouettes s’agitent. 

Les silhouettes en bord de mer sont féminines. On leur devine de l’eau jusqu’aux mollets, jusqu’aux genoux, parfois jusqu’à mi-cuisse. Certaines des filles ont noué leurs jupes à la taille, d’autres sont en shorts courts, ou en maillots. 

Toutes s’activent à remplir de grands sacs d’algues brunes qu’elles arrachent à la mer. Les sacs pleins, ils sont fermés par un lien de cordage, habilement noué. 

D’autres silhouettes, masculines celles-là, portent les sacs, du flot jusqu’au-delà de l’estran, trottinant entre les roches.

Tout le monde s’efforce et se hâte, mais une hâte enthousiaste, joyeuse, toute en rires et plaisanteries. Travail ou jeu ?

Soudain, un cri, une main vers l’horizon ; l’espace d’un instant, tous scrutent : là-bas sur la mer, une petite voile bleu foncé !

— Elle fait route dans notre direction.

— Alors, c’est un fou. Aucun passage pour entrer dans cette crique. Sûr de se mettre au plein, comme on dit. 

— Si, si, il existe une passe ! Quand j’étais petite fille, je l’ai prise avec mon père de nombreuses fois. Il avait un petit voilier avec lequel il nous emmenait dans l’île. Normalement, nous venions nous amarrer dans le port, de l’autre côté de la pointe. Mais parfois, selon la marée, le courant était trop fort, impossible de passer. Nous venions alors mouiller au fond de cette crique, en attendant la renverse. Il nous arrivait de devoir attendre le lendemain, nous passions la nuit au mouillage ; ma sœur et moi, gamines, nous adorions cela. Souvent, nous débarquions avec une annexe, sur la petite plage au fond de la crique. C’était encore plus amusant. »


Sur la route des myosotis

De Michel Georgel

En savoir plus sur ce roman, se le procurer version brochée ou numérique :

https://librairie.audreco.com/book/sur-la-route-des-myosositis

Autres romans de l’auteur :

https://michelgeorgel.com/romans/

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