Nos finances par terre
C’est la faute à Lemaire…
Ben voyons ! Lemaire, tout occupé sans doute par sa (vieille) machine à écrire aurait négligé la calculette… Et donc, ni Lemaire, ni Macron n’auraient vu venir le camion emballé du déficit public, découvert sans doute au hasard d’une révision de tableur…
Très poétique à imaginer, Lemaire, tard le soir dans son grand bureau de Bercy, tout occupé à compter et recompter… mais bien sûr, tout est faux dans ce tableau imaginaire, la vérité, une armée de fonctionnaires, pour suivre et maquiller les comptes de la nation, aucun besoin d’un ministre. Si les comptes sont faux, c’est une évidence, le ministre, compétent ou non, n’y est pour rien. Ce n’est pas lui qui compte, le voudrait-il, ou mieux, serait-il compétent, qu’il ne le pourrait en aucune façon.
Ce qui est intéressant, ce n’est pas que les comptes soient bons ou mauvais, ils sont mauvais depuis un demi-siècle, et tout le monde le sait (et de grâce, éBargnez-nous d’impossibles découvertes) ; ce qui est intéressant, c’est pourquoi, d’un seul coup, on nous serve le narratif de ces catastrophiques mauvais comptes. Y aurait-il quelque écho que les prêteurs qui nous gâtent à gogo depuis si longtemps donneraient comme des signes de lassitude monétaire ?
Le narratif ? Hier, le déficit s’affichait à un plus de cinq pour cent, et tout le monde s’en accommodait peu ou prou. Aujourd’hui, un petit point de plus, et tous d’en appeler à la fin du monde…
Cinq pour cent, six pour cent, qui pour nous faire croire que de tels pourcentages pourraient être connus, de manière certaine par qui que ce soit ? Autre chose que des approximations plus ou moins discutables ? Le moindre artisan vous dira que son propre compte d’exploitation connaît des marges d’incertitude d’au moins cet ordre de grandeur. Alors les comptes d’un état !
Monsieur Lemaire a compté de travers, et monsieur Macron, dépensé à tout va. Qui est coupable ? Messiers Lemaire et Macron ? Pour moi, trop facile. Ces messieurs sont coupables, bien sûr, mais ni plus ni moins que nos députés et autres sénateurs qui eussent dû se fâcher tous ensemble à la première annonce de dépense hors budget, tout comme nos armées Bercy qui ne pouvaient pas ne pas savoir, nos armées de journalistes, qui n’ont pas cherché à savoir, comme d’ailleurs nous tous, qui avons tout gobé…
Mais le problème c’est qui ni messieurs Lemaire et Macron, ni députés, sénateurs, fonctionnaires, journalistes ne vont rien payer ou si peu de cette irresponsabilité collective. Qui reste-t-il alors pour payer ? Vous avez deviné ? Bravo !
QUESTION :
Quel rapport y-a-t-il entre :
1-la cyclologie, chère à Gaston G. ;
2-l’art dramatique, cher à Michel G. ;
3-et…la fiscalité, chère à nos dirigeants ?
REPONSE :
1-D’abord, pour qu’il y ait cyclologie, il faut qu’il y ait
OUVERTURE et FERMETURE de CYCLE,
et dans le cas d’une fermeture,
il n’est pas rare qu’il y ait BOUCLAGE de BOUCLE ou
RETOUR AUX ORIGINES ;
2-ensuite, pour qu’il y ait « art dramatique » véritable,
il faut qu’il y ait DIALOGUE, car c’est en effet du jour où l’on
inventa le « deuxième personnage » (distinct du choeur primitif)
que fut créé officiellement
le Théâtre moderne ;
3-enfin, pour qu’il y ait fiscalité digne de ce nom, il faut qu’il y ait, évidemment, « TAXATION » effective ?
Or, si l’on tient compte de ces trois facteurs,
quel est le phénomène artistique d’ampleur auquel l’on assiste depuis quelques années,
sans que l’on en perçoive toujours la signification exacte ?
Eh bien, la disparition progressive des pièces de théâtre à plusieurs personnages et leur
remplacement définitif
par le genre du « MONOLOGUE »
ou du « SEUL en scène » (provenant du cabaret) !
Il s’agit donc réellement pour le Théâtre
d’une FIN de CYCLE
(AVEC BOUCLAGE de BOUCLE et RETOUR AUX ORIGINES),
et cela est si vrai que, même dans les spectacles musicaux où
subsiste encore une distribution nombreuse (qui semble démentir ce fait),
on finit peu à peu par
CHANTER TOUS…EN UN SEUL CHOEUR !
Or, qu’elle s’opère au moyen d’une « simplification » ou d’une « massification »,
cette double tendance ne s’explique nullement par l’épuisement d’un genre ou un goût exagéré du dépouillement,
mais surtout par une quête quasi-désespérée de l’économie et de la rentabilité à outrance,
découlant en droite ligne
de la… SURTAXATION du Théâtre privé !
Si le FISC tue la vie réelle, il fait de même avec la vie rêvée !
CONCLUSION logique :
1-Comédien amateur ayant épousé la répétitrice qui l’avait mis en scène au lycée,
Emmanuel MACRON n’a donc jamais été aussi légitime
que lorsqu’il occupait des fonctions…à BERCY !
2-Parvenu artificiellement (et bien malgré lui) à son crépuscule,
le Théâtre, reflet du Monde, annoncerait-il… (en la précédant de peu)
la véritable « Fin du Monde » ou, à défaut, la « Fin d’un Cycle »?
3-Mais au fait, une pièce
de Sacha Guitry, représentée en 1935,
dans laquelle un châtelain ruiné était saisi par le Fisc,
ne s’intitulait-elle pas justement (et de façon prémonitoire) :
LA FIN DU MONDE ?
Passionnant ! Et très enrichissant. Bravo et merci.