Aujourd’hui, je sors de ce que je considère comme la spécificité de ce journal : la vision d’un petit patron. Mais d’un autre côté, je ne trouve nulle part ailleurs, ou alors si peu, ce qui selon moi devrait être en ce moment notre premier souci.
Une provocation de Woody Allen : en 1939, les juifs allemands se répartissaient en deux catégories, les optimistes et les pessimistes. Les optimistes sont morts dans les camps. Les pessimistes ont fait fortune à New York.
Une question que je me suis souvent posée : combien de juifs en réalité pessimistes ont partagé le sort des optimistes, parce qu’ils ont attendu le jour de trop ?
En Irak, 15 000 voyous islamistes issus de nulle part tranchent les têtes, crucifient, massacrent à qui mieux mieux. Quasi indifférence de nos médias occidentaux : les victimes sont des chrétiens, crétins qui refusent de se gentiment convertir. D’autres victimes ne sont pas chrétiennes, mais « Yazidis », on n’en parle un peu plus. Mais pas beaucoup.
J’invite les incrédules à cliquer sur ce lien : http://www.dreuz.info/2014/08/je-dedie-cette-video-a-mes-confreres-journalistes-qui-ne-savent-plus-ce-quest-un-terroriste/. Mais attention, la vérité, sans fard occidental, est proprement insoutenable.
Un journaliste américain subit, des mêmes, le même sort : aussitôt « buzz » dans tous les médias. Le journaliste n’est pas plus coupable que les chrétiens ou les Yazidis ; mais on pourrait noter qu’après tout, il était payé pour les risques qu’il prenait, volontairement. Ce qui ne ressemble en rien au cas des autres. Il faut donc comprendre que pour les Occidentaux, qui se revendiquent pourtant tellement égalitaires, certaines têtes valent beaucoup plus que d’autres.
On signale en passant que les femmes des suppliciés sont « emmenées en esclavage ». Voile pudique sur la nature de cet esclavage, et le cauchemar de ces malheureuses, qui viennent de voir mourir leurs pères, leurs fils et leurs maris et vont subir, et pour longtemps, le pire.
Les 15 000 voyous ont décrété qu’ils avaient fondé un état. On se scandalise que des habitants en Ukraine veuillent devenir russes, mais l’on accepte sans discuter qu’une horde de tueurs barbares, sans préoccupation pour au moins trois frontières, prétendent imposer les leurs, où bon leur semble. Et tous nos médias et politiques, dressés comme caniches de cirque, de parler de « l’État islamiste », comme s’il existait !
Ces martyrs qu’on supplicie et qui meurent, ont-ils assez imploré Dieu ? Il faut leur souhaiter, en tout cas, de n’avoir pas imploré le pape : celui-ci se promenait en Corée. En Corée du Nord ? Ça, c’est de l’héroïsme ! Non, en Corée du Sud. En Corée du Sud ? Ah bon.
Pour moi, ce Pape reste un point d’interrogation. Certes, il est jésuite, et je reste aux jésuites fondamentalement reconnaissant de ce qu’ils m’ont appris. Mais nombre de ses déclarations me laissent perplexe, même venant d’un jésuite.
Soyons justes, pendant ce temps, la Curie romaine, seule voix courageuse dans un désert de pleutres, a déclaré que devant tant d’horreur, seule la guerre était légitime. Le pape est rentré à Rome. Il a dit qu’il était prêt à se rendre en Irak, mais que cela ne serait pas très utile. Il ne m’a pas demandé mon avis. Il a bien fait. Je lui aurais dit que Pierre, Paul, et tant d’autres apôtres se rendaient sans la moindre hésitation aux côtés des populations martyrisées. Mais c’est vrai : en ce temps-là, les moyens de transport n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Et puis soyons juste une fois encore, le Pape n’a pas désavoué sa Curie. La guerre est nécessaire et légitime. C’est d’ailleurs simple question de bon sens. Le spectateur d’une agression, s’il reste neutre, devient le complice objectif de l’agresseur.
Mais non. Barak l’a dit, il n’ira pas. Et François non plus. Et Angela ? Non, Angela, comme les autres, préfère rester à la maison. « Trop loin, trop difficile, trop dangereux. On ne peut rien faire. » ONU, OTAN, armées nationales, tous ces machins coûteux : inutilisables. En terrain parfaitement découvert, face à 15 000 sauvages, voilà le monde totalement impuissant ! Les tueurs peuvent tranquillement continuer de tuer. Des sauvages certes bien armés, Barak et François sont bien placés pour le savoir, mais sans doute, et quoiqu’on nous endorme, de piètres combattants : ceux qui prétendent « aimer la mort » meurent trop facilement, et la victoire revient de préférence à ceux qui savent rester vivants le plus longtemps possible. « Les hommes du Cheyenne ne se font pas tuer ! » Exactement ce que savent faire nos soldats occidentaux, qui ne mettraient pas longtemps à faire rentrer dans leurs tanières, ou mieux dans leurs tombes, les furieux islamistes ; encore faudrait-il qu’on leur en donnât l’ordre, ou plutôt la permission.
Mais non. Barak enverra quelques pétards dans le désert, histoire de sauver la face. François, lui, sans doute plus délicat, promet des parachutages… de pansements. Et puis, il accueillera les martyrs qui arriveraient, on ne sait pas comment, à se sortir vivants de là, quand ils auront de la famille en France… en somme, il s’engage à respecter la loi… plutôt sympa non ?
Je pleure de rage, mais en vain ; les musulmans continuent de tuer, et les journalistes de regarder ailleurs. Bien sûr, les évêques ont dit ce qu’ils ont dit. Mais le Pape, combien de divisions ? Les chrétiens vont tranquillement continuer d’être décapités. Personne ne va pleurer pour eux.
Mais aussi, ces chrétiens, ces Yazidis, comment se sont-ils laissés surprendre ? Menacés depuis si longtemps, ils devaient tout de même savoir ce qui se passait en Syrie. Pourquoi n’ont-ils rien organisé ? Pourquoi sont-ils sans armes ? Pourquoi ne se sont-ils pas enfuis ? N’ont-ils rien vu venir ? Ont-ils été des optimistes ?
Ou bien étaient-ils trop pauvres pour tenter quoi que ce soit ?
Trop tard. À la merci de leurs bouchers.
Qui finiront par se lasser, bien sûr. C’est qu’au début, tuer, c’est plutôt rigolo. Mais à la longue… Les bouchers voudront rentrer à la maison. Mais pour une bonne partie d’entre eux, à la maison, c’est… chez nous ! Hé oui, camarades socialistes, les tueurs en Irak, ce sont aussi de braves petits gars de chez nous, ceux-là mêmes auxquels un taubirisme échevelé ordonne de tout pardonner. Maintenant, si ces valeureux guerriers décident de continuer ici ce qu’ils ont appris là-bas…
Au passage d’une conversation, François, comme il en a le secret, nous l’a dit en banalité : nous avons semé chez nous 600 graines de terroristes qui ne demandent qu’à exploser. S’il en avoue 600, c’est qu’ils sont au moins 6 000, en fait beaucoup plus, selon certains gendarmes… En face, quoi ? Si nous ne sommes plus capables d’agir dans les déserts irakiens, que ferons-nous dans le maquis de nos 751 zones de non-droit ? Oui, vous lisez bien, 751 ! (Valeurs actuelles, 21 août 2014, page 20 !)
Désormais, tous les jours, des Juifs pessimistes fuient la France.
Mais pour nous, chrétiens, n’est-il pas plus que temps de nous interroger ?
– On ne quitte pas le bateau qui prend de la gîte. On reste pour tenter de le sauver.
– Sauver le navire, c’est combattre chez nous, et partout ailleurs, le terrorisme islamiste ! Sommes-nous prêts à nous battre ?
Un certain Poutine a expliqué que les terroristes devaient être pourchassés jusqu’au… bout du monde. L’histoire nous l’apprend, les seules civilisations qui ont su résister aux barbares sont celles qui ont généré des combattants plus barbares avec les barbares que les barbares eux-mêmes. Les autres ont disparu dans les bouillies du sang de l’histoire.
– Mais vous n’y pensez pas, nous n’allons pas nous mettre à imiter les barbares ! Nous sommes des civilisés ! À la violence barbare, nous opposerons… le dialogue !
Vraiment ?
Le compte est bon. Il est sans doute temps de devenir un juif pessimiste. Le jour de trop, c’est peut-être demain.
Paris, le 24 août 2014
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