On sait depuis Colbert, et sans doute depuis beaucoup plus longtemps, que le summum de l’art fiscal est de plumer l’oie sans qu’elle crie.
Fondement de toute bonne gouvernance que Macron et sa bande ont commencé par ignorer ou bien mal appliquer. L’oie s’est mise à brailler en forme de gilets jaunes, et toute la bande a manqué mourir de peur. Un ministre est allé jusqu’à fuir son ministère par une porte secrète, terrorisé par une attaque de chariot élévateur.
On a donné quelques restes à l’oie, des miettes des festins quotidiens des hommes de l’état, distribution assortie de pléthore coups de trique et jets de grenades, et tout est rentré dans l’ordre. Quant à la bande, les hommes de l’état, ils ont appris la leçon ! Et désormais, le grand Colbert soi-même ne renierait plus ses dignes successeurs.
La taxe Gafa est une magnifique illustration de ce que j’avance.
Le si policé Monsieur Darmanin plastronne : on va voir ce qu’on va voir, on va taxer les « Gafa » ! Taxer les Gafa ? L’oie est satisfaite ! Les riches vont payer, et pas seulement les oies !
Mais comment l’oie peut-elle imaginer, même en rêve, qu’aucun des hommes de Macron et Macron lui-même pourraient se résoudre à faire, ne serait-ce qu’un tout petit peu de peine aux princes des Gafa ? Mêmes esprits, nourris aux mêmes mamelles !
Et puis on ne va pas (sérieusement) fâcher des personnes qui se trouvent en position de manipuler les opinions (suppression de comptes, référencements filtrés…).
La vérité est que l’oie est une sotte, et qu’on ne va pas du tout taxer les Gafa. Et seulement pour une raison aussi bête que cela : taxer les Gafa, c’est tout simplement impossible, et les Gafa ne vont rien payer du tout. Elles feront seulement semblant de payer. Ce sont leurs clients qui paieront. Factures majorées des taxes, et le tour est joué.
L’oie dit qu’elle s’en fiche. Elle dit que personnellement, elle n’achète rien aux Gafa. Bien sûr qu’elle n’achète rien aux Gafa. Mais elle achète aux sociétés clientes des Gafa. Des sociétés qui elles non plus ne paieront pas la taxe Gafa, mais la feront payer à leurs acheteurs. Qui à leur tour… À la fin, vous l’avez compris, c’est bien l’oie qui finit par payer, c’est bien l’oie qu’on plume !
Une oie non seulement plumée, cette fois du bec au croupion, mais en plus, une oie contente ! Quand je vous disais que les hommes de la Macronie étaient devenus champions dans l’art de plumer sans faire crier !
Partager la publication « Oie plumée et… contente ! »
2 septembre 2019
0 commentaires