/Opinions eclairées

11 mai 2020

Le coronavitrouille

Une question m’a toujours interpellé : comment s’y prennent les tyrannies pour durer ?

Bien sûr, pour qu’une tyrannie fonctionne, il faut bien qu’elle ait « à sa main » police, justice et force armée. Nécessaire, c’est l’évidence. Mais suffisant ? Ne faut-il pas, en plus des « forces » que nous venons de décliner, une part importante et plus ou moins large de « complicités » ?

Les mois que nous venons de vivre ne seraient-ils pas une superbe illustration de cette réalité ?

La quasi-totalité de la population occidentale brutalement internée, pratiquement du jour au lendemain, enfants y compris, et cela sans la moindre opposition, la moindre révolte nulle part ! N’est-ce pas admirable ?

Pourtant, dès le départ, on l’a su ! L’emprisonnement des enfants en dessous de quinze ans n’avait aucun sens, aucune utilité : ni contaminants, ni contaminés ! Totalement hors-jeu pour le virus chinois. Le bon sens était de ne pas confiner les moins de quinze ans, la sagesse, de les remettre en classe le plus vite possible. Pourtant, innombrables sont les psychiatres à dénoncer les très graves effets d’un confinement prolongé à ces âges.

Pour la « population active », l’emprisonnement ne se justifie d’ailleurs pas plus ! Bien entendu, les personnes entre quinze et soixante-dix ans ne bénéficiaient pas de l’enfantine immunité, mais bon, pour eux, le risque de tomber malade restait raisonnablement faible, celui d’en mourir, infinitésimal (les décès : très exactement 0,02 % pour la population européenne, la plus atteinte au monde, à ce jour).

En tout cas, pas de quoi choisir de ruiner, pour peut-être un demi-siècle, la quasi-totalité du monde occidental.

Dès le départ, on l’a dit, on l’a su, le risque réel était circoncis à quelques catégories de populations, qu’il eut été facile de mettre soigneusement en observation (tester), d’isoler et soigner si nécessaire. Laissant les enfants continuer de s’instruire, et les actifs continuer de faire marcher l’économie.

Comment une telle catastrophe économique a-t-elle pu s’imposer à tous se demanderont demain les historiens ? On en reviendra aux policiers et à leurs amendes, voire aux juges…`

Mais nous, qui aurons vécu ces heures incroyables, nous saurons bien que juges et gendarmes n’auront pas compté tant que cela ; mieux, à bien des égards, ils étaient inutiles. La vérité est qu’une majorité ne s’est pas vue imposer le morbide confinement, ce n’est tout simplement pas vrai ; le vrai est qu’elle s’y est précipitée, engouffrée ! La preuve ? On parle — enfin — d’un début d’allègement de l’étouffant confinement ? Innombrables sont les voix qui s’élèvent pour s’en indigner ! « Pas question de renvoyer mes enfants à l’école ! Pas question de retourner au travail ! »

C’est donc bien là le secret d’une tyrannie réussie : la complicité d’une large majorité des tyrannisés.

Comment cela a-t-il pu fonctionner ? Le virus chinois aura certes épargné une immense majorité de nos concitoyens, mais son lointain cousin, le coronavitrouille, un formidable coronavitrouille, a touché le plus grand nombre ! Nul besoin de gendarmes, les contaminés, d’eux-mêmes, restaient terrés chez eux, au point que pour une part d’entre eux, il va s’avérer difficile de les en faire sortir !

On dira, pour excuser nos contemporains, que trompes et sirènes des hommes de l’état avaient tout pour affoler : récitation vespérale et quotidienne du nombre de malades et de morts… Excuse refusée, parce qu’inacceptable : un peu de bon sens individuel aurait dû conduire tout un chacun à remettre les chiffres à leur place. Bon sang, il est facile de se douter que si une population donnée jouit par exemple d’une espérance de vie de cent ans, il faut bien qu’il en meure, bon an mal an, 1 % chaque année, soit en France pour les entreprises concernées, un marché annuel d’un minimum de six cent mille cercueils…

D’autres chiffres, disponibles partout, 3 ou 4 clics sur n’importe quelle machine numérique auraient dû interpeller, notamment les Français : 34 morts par million d’habitants, dans le monde, ce qui ne fait pas de cette maladie l’épouvantable pandémie qu’on nous prétend, oui mais…, à ce jour plus de dix fois plus en France, 400 décès par million à ce jour. Ah bon ? La France n’est-elle pas pourtant le pays qui a le plus confiné ?

Décider, pour un risque aussi mince, de sa ruine, de celle de son entreprise, de son pays ! Oui, c’est exactement ce que les complices de l’état, très largement majoritaires, se sont non seulement imposés à eux-mêmes, ce qui après tout était leur droit, mais ont contribué à imposer à tous, ce qui est là le produit d’une authentique tyrannie.

Ce qui est à craindre ? Les hommes de l’état ont usé et abusé du coronavitrouille pour s’arroger tous les pouvoirs, y compris les plus extrêmes, comme de nous interdire le grand air déconfiné de nos plages et de nos parcs, au mépris de tout bon sens. Les vertiges d’un tel pouvoir, on n’y renonce pas comme cela. Après le confinement total, on passera à un déconfinement aléatoire, puis, l’inévitable catastrophe économique bien installée, on voudra nous faire entrer dans une autre sorte de confinement, financier celui-là, avec au choix ou en même temps, plus d’impôts, plus d’inflation, ou confiscations diverses et variées, l’épargne, l’immobilier… soyez–en sûr, l’imagination des hommes de Bercy tourne depuis longtemps à plein régime…

Pourront-ils conduire à terme leur sinistre tyrannie ? Tout dépendra, en fait, nous l’avons compris, de ce qu’il leur restera de complices. Combien de nos contemporains accepteront-ils qu’ils se sont fait rouler dans la farine ? Qu’il est temps non pas seulement de se déconfiner, mais de se réveiller, et redevenir, réellement et complètement, des hommes libres, capables de décider par eux-mêmes de ce qu’ils veulent faire et de ce qui est le mieux pour eux ?

La réponse dans les mois, les jours qui viennent.

Paris, 11 mai 2020

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